Drame de Millas : les familles irritées par le comportement de la conductrice mais satisfaites de la peine
La Cour d'appel d'Aix-en-Provence a prononcé son verdict dans l'affaire du drame de Millas. Un car scolaire a percuté un TER dans les Pyrénées-Orientales, en 2017. Six enfants ont perdu la vie dans l'accident et 17 avaient été blessés, dont huit grièvement. Les témoins racontent que la conductrice du car, Nadine Oliveira, a percuté les barrières du passage à niveau, alors qu'elle assure toujours qu'elles étaient levées. C'est pour cela qu'elle a fait appel de son premier jugement.
Pour autant, ces arguments n'ont pas suffi à convaincre la Cour d'appel, qui a prononcé un jugement plus sévère avec une année de plus de prison ferme, à effectuer avec un bracelet électronique, portant sa peine a cinq ans de prison dont deux fermes. Cette peine est assortie d'une annulation de tous ses permis de conduire, d'une interdiction de les repasser pendant cinq ans et d'une interdiction d'exercer toute activité dans le secteur des transports, selon le Dauphiné Libéré.
Un soulagement pour les victimes et leurs familles, qui attendaient ce jugement depuis sept ans. Certains craignent tout de même que la conductrice du car tente de faire passer son affaire devant la Cour de cassation, étant donné qu'elle campe sur sa position des barrières ouvertes.
Le comportement de la conductrice mis en cause
En plus de ne pas reconnaitre les faits, qui sont pourtant attestés par plusieurs témoins, de l'autre côté de la route, ainsi que des adolescents présents dans le car, Nadine Oliveira, 55 ans a eu un comportement particulier depuis le début de cette affaire, ce qui n'a pas dû l'aider à voir sa peine diminuée. En effet, elle n'aurait prononcé aucune excuse envers les victimes et leurs familles. Certaines victimes, comme Enzo, avait lancé : "Elle a détruit des vies, des excuses, ça serait tellement mieux".
Il faut dire aussi qu'elle n'a été que peu présente aux deux procès, dont le deuxième qu'elle a réclamé, provoquant d'autant plus la colère des victimes. Lors du procès en appel, qui s'est déroulé du 7 au 25 octobre 2024, elle avait fait un malaise dès le troisième jour, juste après avoir écouté des témoignages d'adolescents présents dans le car. Une adolescente, aujourd'hui adulte, a même perdu une jambe dans l'accident. La conductrice a été hospitalisée et a manqué le reste des débats.
"C'est elle, la conductrice, qui a voulu ce second procès et elle a disparu à nouveau, donc ça a été compliqué à gérer pour les familles", a expliqué Me Vanessa Brandone, qui représente plusieurs familles. Mais selon un des avocats de la conductrice, Me Jean Codognès, elle souffrirait du "syndrome du cœur brisé", comme au premier procès. Ce syndrome, comme l'explique la Women's Cardiovascular Healthcare Foundation, correspond à "l'accumulation de stress qui conduit à une fragilité émotionnelle, qui peut aboutir à une paralysie du muscle cardiaque". Cela se manifesterait par des symptômes similaires à celui de l'infarctus et toucherait majoritairement des femmes ménopausées en état de choc émotionnel intense. Une hospitalisation d'urgence est nécessaire en cas d'apparition de ces symptômes. Ce syndrome est aussi nommé Tako-tsubo ou cardiomyopathie du stress.