Mort d'Amandine : un enregistrement de la jeune fille a fait basculer le procès
Mardi 21 janvier 2025, la mère d'Amandine, accusée d'avoir affamé et causé la mort de sa fille de 13 ans, en 2020, a enfin reconnu les faits. L'adolescente avait été retrouvée proche de Béziers, dans l'Hérault, au domicile familial, dans un état déplorable, elle ne pesait plus que 28 kilos pour 1m55. Depuis quatre ans, Sandrine Pissara niait les faits pour lesquels elle encourt la réclusion criminelle perpétuité. Devant la cour d'assise de Montpellier, où elle était laconique voire mutique depuis le début de son procès cette semaine, elle a finalement craqué après la diffusion d'un élément clé.
"Reconnais que tu es juste une criminelle, assume !"
Durant l'audience de ce mardi, le frère d'Amandine, Jérémy, 29 ans, a pris la parole au sujet des violences qu'il a également subies. Après avoir fait tomber un "gros pot en céramique", Sandrine Pissara, sa mère, l'avait étranglé, puis "on m'a servi un flageolet dans mon assiette, c'était humiliant", se souvient-il. Il dit également avoir été "menacé de mort" par sa mère.
"Reconnais que tu es juste une criminelle, assume !", a-t-il lancé à l'accusée, alors que la mère de famille niait toujours les faits, affirmant ne pas comprendre "de quoi" sa fille, Amandine, était morte.
Un enregistrement audio insoutenable
Le président de la cour, Eric Emmanuelidis a ensuite décidé de diffuser un enregistrement audio qui va tout changer. Un son, enregistré par des voisins en 2019, alertés et choqués par les cris provenant de la maison de Sandrine Pissara et Jean-Michel Cros, son compagnon.
Un enregistrement dur et éprouvant dans lequel on entend les cris et les pleurs d'Amandine : "Aïe, aïe, arrête, pas ça, j'ai mal...", ainsi que la voix de sa mère. La jeune victime supplie également sa mère, qu'elle appelle "Madame". Un enregistrement teinté de bruits de coups qui a fait basculer ce procès, alors que la séance allait être suspendue.
"Oui, je reconnais"
"Est-ce que vous reconnaissez les tortures et actes de barbarie depuis le début du confinement jusqu'à la mort de votre fille, définie par le juge comme l'isolement, les humiliations répétées, le fait de l'avoir laissée dénudée, affamée, recluse nue dans une pièce fermée où elle était reléguée pendant des semaines sans que personne ne puisse accéder à elle ?", va solennellement demander le président à la mère d'Amandine.
C'est à ce moment là que cette dernière est passée aux aveux : "Oui, je les reconnais", va-t-elle répondre devant la cour d'assises de Montpellier, mardi 21 janvier. "C'est la première fois que je vous vois pleurer", rétorque le président. Jean-Michel Cros - le compagnon qui encourt trente ans de réclusion pour avoir "privé de soins ou d'aliments" sa belle-fille et ne pas lui être venu en aide - reconnaît aussi les faits. "J'ai une culpabilité énorme là-dessus", a-t-il concédé.