Mort de Philippine : le suspect du meurtre déjà en prison, pour combien de temps ?
Taha Oualidat est le principal suspect dans le meurtre de Philippine, étudiante de 19 ans dont le corps a été retrouvé dans le bois de Boulogne à Paris fin septembre. Ce mercredi 6 novembre, il a été remis aux autorités françaises, alors qu'il avait fui en Suisse. Il avait, dans un premier temps, refusé son extradition. Le transfert du suspect s'est déroulé sans incident en Haute-Savoie, à Annemasse.
Il a ensuite été présenté devant un juge d'instruction qui l'a mis en examen pour "meurtre accompagné ou suivi d'un autre crime, viol, vol et escroquerie, en récidive légale", a indiqué le parquet de Paris. Le suspect a alors été placé en détention provisoire.
Pendant son interrogatoire, le Marocain de 22 ans a gardé le silence, comme le rapporte BFMTV. Il est apparu l'air inquiet, tête baissée, les cheveux noirs tirés en arrière, vêtu d'un ensemble de jogging. Le juge des libertés et de la détention a finalement prononcé un huit clos : pas d'informations sur cette audience pour la presse. A son issue, l'avocate du mis en cause n'a fait aucune déclaration.
Quelle peine pour le suspect du meurtre de Philippine ?
Le parquet de Paris a indiqué que le suspect, qui va être jugé, encourait "la réclusion criminelle à perpétuité", ce qui représente au moins 22 ans d'emprisonnement compte tenu de ce que fixe la loi comme "période de sûreté". Pour certains crimes très graves et selon les circonstances retenues, cette période de sûreté peut durer jusqu'à 30 ans.
"Les investigations se poursuivent désormais sous la direction des juges d'instruction en charge du dossier avec pour objectif d'établir les circonstances de la commission des faits et le parcours de la personne mise en examen".
Le profil du suspect avait provoqué de vives réactions en France puisqu'il avait déjà été condamné pour viol en 2021 sur une étudiante dans une forêt mais a été libéré de prison en 2024. Il a été placé dans un centre de rétention administrative de Metz alors qu'en parallèle, une obligation de quitter le territoire français (OQTF) était émise à son encontre. Le 3 septembre, il a été autorisé à quitter le centre mais était assigné à résidence dans un hôtel de l'Yonne où il ne s'est pas présenté. Taha Oualidat a ainsi disparu dans la nature, quelques semaines avant que le corps de Philippine soit retrouvée.