Marseille : un tueur à gages de 14 ans, un ado brûlé vif, une victime collatérale... Que s'est-il passé ?

Marseille : un tueur à gages de 14 ans, un ado brûlé vif, une victime collatérale... Que s'est-il passé ? Le tueur à gages présumé d'un chauffeur VTC à Marseille, un adolescent de 14 ans, a été placé en détention provisoire. Le commanditaire présumé, lui, a rejoint la prison d'Aix-Luynes.

Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre, un homme a été tué par balle à Marseille. Il a été retrouvé mort dans sa voiture, avec une plaie à l'arrière du crâne. La victime a été identifiée comme étant Nessim Ramdane, un père de famille de 36 ans, chauffeur VTC et footballeur amateur connu dans la région. Il est une victime collatérale des violences liées aux trafics de stupéfiants. Selon le procureur de la République Nicolas Bessone, l'assassin présumé a 14 ans. Sa victime est la seconde à mourir dans le cadre d'un large mécanisme de "vengeance" en lien avec le trafic de drogue.

Que s'est-il passé exactement ?

Tout débute mercredi soir. Deux jeunes de 15 ans recrutés pour 2 000 euros sur les réseaux sociaux par le détenu de 23 ans ont pour mission de mettre le feu à la porte de l'appartement d'un concurrent pour l'intimider. L'un d'eux est tué par une bande présente sur place dans des circonstances extrêmement violentes : il  reçu une cinquantaine de coups de couteau et a été "brûlé vif" selon les derniers éléments de l'enquête, relayés par franceinfo.

Le second a désormais été interpellé et placé sous contrôle judiciaire avec obligation de résider dans un centre éducatif fermé loin de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Par vengeance, le commanditaire présumé de l'opération, le détenu de 23 ans recrute une nouvelle fois sur les réseaux un autre jeune de 14 ans, originaire du Vaucluse, pour tuer un membre du gang adverse pour 50 000 euros. C'est là que le jeune tueur à gages de 14 ans tue Nessim Ramdane, père de famille de 36 ans et chauffeur VTC. Cet homme n'avait pourtant aucun lien avec l'affaire.

Parti à bord du VTC pour commettre son crime, l'adolescent aurait en effet demandé au chauffeur de l'attendre pendant la course. Mais celui-ci aurait refusé. Le mineur, furieux que son chauffeur ne l'attende pas, l'aurait abattu d'une balle dans le crâne avec un pistolet 357 Magnum.

Cet homicide en guise de vengeance s'est donc soldé par la mort d'une personne totalement extérieure au trafic de stupéfiants. L'adolescent a reconnu avoir tiré sur le chauffeur mais parle d'un tir accidentel. Il a été "froidement abattu", ce qui est "une nouveauté" et un "degré supplémentaire" dans la violence, a déploré le procureur Nicolas Bessone.

Un "degré supplémentaire" dans la violence

Les faits ont eu lieu aux alentours de 4h30 du matin, vendredi 4 octobre, rue Léon Gozlan, dans le quartier Saint-Lazare, dans le IIIe arrondissement, rapporte France 3 Provence-Alpes Côte d'Azur. Une voiture s'est encastrée dans le mur d'une école primaire. Prévenus, les secours sont arrivés sur place et ont découvert la victime, dont les circonstances de la mort étaient "incompatibles avec l'accident". Une ogive de 9 mm a été retrouvée à ses côtés. 

Le jeune assassin présumé, après avoir tué le chauffeur, aurait appelé le commanditaire présumé pour "lui demander de lui envoyer une voiture pour l'exfiltrer". A la place, le détenu compose le 17 pour dénoncer l'adolescent. "On n'a jamais vu ça. Cela fait 23 ans que je suis à Marseille, je n'ai jamais vu ça", a réagi samedi Rudy Manna, porte-parole national du syndicat Alliance Police et ancien secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône, auprès de France 3. "Pourquoi [dénoncer] ? C'est une vraie question que l'on se pose. Peut-être pour faire peur. Pour dire 'voilà ce qui peut vous arriver si vous ne faites pas ce qu'il faut'". Les raisons pour lesquelles le commanditaire présumé a choisi de dénoncer le suspect restent à éclaircir.

L'homme de 23 ans, incarcéré à la prison d'Aix-Luynes, a admis être le commanditaire du meurtre. Il se revendique de la DZ mafia, un des principaux gangs impliqués dans le trafic de stupéfiants marseillais, détaille Le Parisien.