Gendarme tué à Mougins : un hommage rendu au militaire... Le point sur le suspect et l'affaire

Gendarme tué à Mougins : un hommage rendu au militaire... Le point sur le suspect et l'affaire Un hommage militaire sera rendue au gendarme Eric Comyn, tué à Mougins lors d'un refus d'obtempérer. Le suspect, placé en détention provisoire pour "meurtre sur une personne dépositaire de l'utilité publique" et "refus d'obtempérer", a donné sa version des faits et l'enquête se poursuit.

L'homme à l'origine du refus d'obtempérer qui a coûté la vie au gendarme Eric Comyn a été déferré au parquet de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, le mercredi 28 août avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire pour "meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "refus d'obtempérer", a annoncé le procureur de la République de Grasse dans un communiqué. Il encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité au vu du chef d'accusation, puisque l'examen psychiatrique permet de conclure à l'"entière responsabilité pénale" du suspect. Le suspect a passé plus d'une journée en garde à vue, à être entendue par les enquêteurs sur son délit de fuite et surtout sur les circonstances de la mort de l'adjudant Eric Comyn.

Face aux enquêteurs, le suspect a assuré que son geste ayant entrainé la mort du gendarme dans la soirée de lundi à Mougins était involontaire. "Il résulte des auditions du mis en cause que ce dernier affirme avoir percuté le gendarme involontairement et, pris de panique, avoir quitté les lieux. Il affirme n’avoir pas vu le gendarme sur la chaussée", relate le procureur dans son communiqué.

Ce qu'il s'est passé

Il est aux alentours de 20h40, dans la soirée du lundi 26 août, lorsque le suspect à bord d'une BMW noire refuse un contrôle de gendarmerie à la sortie de l'autoroute A8, sur la commune de Mougins proche de Cannes. Le conducteur poursuit son chemin et percute violemment un gendarme, l'adjudant Éric Comyn, membre du peloton motorisé en service et chargé de l'opération de contrôle. Le membre des forces de l'ordre est décédé.

Le suspect a été interpellé après huit heures de recherches, près de Cannes vers 4 heures du matin. L'interpellation a eu lieu à proximité d'un commissariat alors que l'homme recherché, accompagné de ses parents, semblait sur le point de se rendre. Pour retrouver le suspect, l'ensemble des groupements de gendarmerie des Alpes-Maritimes ont été mobilisés, appuyés par des groupes issus des départements voisins et un hélicoptère.

Quel est le profil du suspect ?

Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin a précisé le profil du suspect interpellé et soupçonné d'être à l'origine de la mort du gendarme Eric Comyn survenue lors d'un refus d'obtempérer à Mougins, lundi soir. L'individu, dont l'identité n'a pas encore été communiquée, est décrit comme un homme âgé de 39 ans et originaire du Cap-Vert "qui est étranger régulier sur le sol national". L'homme dispose d'un permis de conduire, mais est connu pour de nombreux délits routiers. Qualifié de "délinquant de la route" par le ministre, il compte 10 condamnation à son casier judiciaire depuis 2006 pour différents motifs : violences et outrages, refus d'obtempérer et délit de fuite, conduite sans permis, mais aussi port d’arme prohibé et violences et outrages sur personne dépositaire de l'autorité publique, rébellion et enfin conduite en état d’ivresse. Après son interpellation, le suspect a été testé positif à l'alcool.

Des hommages au gendarme Eric Comyn

Le gendarme percuté par la chauffard et mortellement blessé était âgé de 54 ans. Mari et père de deux enfants de 12 et 16 ans, il était engagé dans la gendarmerie depuis plus de 30 ans comme sous-officier et travaillait en tant qu'adjudant dans le peloton de Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, depuis 2007. Outre le communiqué du ministère de l'Intérieur et la réaction de Gérald Darmanin qui a remercié les forces de l'ordre pour leur mobilisation.

Emmanuel Macron a également adressé son soutien à la famille de l'adjudant Éric Comyn dans un message sur X. "Je partage la peine profonde de sa famille et de ses camarades du peloton autoroutier de Mandelieu-la-Napoule. La Nation se tient à leurs côtés et exprime sa gratitude aux gendarmes qui la protègent"

Un hommage a été rendu à Eric Comyn le mercredi 28 août à Mandelieu-le-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, où il travaillait depuis de nombreuses années. La veuve du militaire s'est exprimée durant la cérémonie et a tenu un discours remarqué : "La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance", a-t-elle lancé en préambule. Un nouvel hommage militaire cette fois doit avoir lieu à Nice le 2 septembre.

Dernières mises à jour

12:48 - Un hommage national rendu au gendarme à Nice le 2 septembre

Un hommage national va être rendu à Éric Comyn, le gendarme tué après un refus d'obtempérer à Mougins, rapporte BFM TV.  Il se tiendra à Nice le 2 septembre et sera accompagné d'une cérémonie militaire. Le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Gérald Darmanin, présidera l'hommage en présence du général d'armée Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale.

29/08/24 - 23:23 - Que dit la loi en cas de refus d'obtempérer ?

De manière générale, un délit routier entraîne le retrait d'au moins six points sur le permis et d'une amende allant de 3 750 à 150 000 euros. A cela s'ajoute le refus d'obtempérer, dont les sanctions sont plus sévères depuis par la loi du 24 janvier 2022. Elle prévoit deux ans d'emprisonnement, 15 000 euros d'amende, et la suspension du permis de conduire. La peine s'aggrave en cas de mise en danger de la vie d'autrui. Le responsable encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, 75 000 euros d'amende et la suspension de son permis. Des peines qui peuvent être doublées en cas de récidive.

Dans ce cas précis, une peine pour homicide volontaire ou involontaire pourrait s'ajouter à ces sanctions.

29/08/24 - 22:00 - Contrôler des véhicules, "la mission la plus dangereuse que l'on puisse faire", selon Un1té

"Aujourd'hui, la mission la plus dangereuse que l'on puisse faire, c'est de contrôler des véhicules", a assuré Grégory Joron, secrétaire général d'Un1té, anciennement Unité-SGP Police-FO. En 2023, 500 refus d'obtempérer ont mis en danger les forces de l'ordre, selon Le Monde. 

29/08/24 - 20:50 - Près "d'un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes en France", selon la porte-parole de la gendarmerie

"C'est à peu près un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes en France. C'est un chiffre important qu'il faut absolument faire diminuer", dénonce Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie. "On met tous les moyens pour nous protéger, pour faire ces contrôles en sécurité. Mais malheureusement on a encore certains comportements qui blessent une centaine de gendarmes chaque année ou qui vont tuer nos camarades", a-t-elle déploré, auprès de BFMTV . 

29/08/24 - 18:46 - Ce que le suspect a indiqué aux enquêteurs

Pendant sa garde à vue, le suspect a expliqué qu'il n'avait pas vu le gendarme avant de le percuter. Pris de panique, il aurait décidé de prendre la fuite. L'examen psychiatrique a conclu à son entière responsabilité pénale, selon une information du Parisien.

29/08/24 - 15:53 - Le suspect allait bientôt perdre son permis

Le mis en cause dans le refus d’obtempérer qui a coûté la vie à un gendarme avait déjà été condamné six fois pour des infractions routières précédentes, rapporte le Figaro. Il avait exécuté l'ensemble de ses peines. L'année dernière, il avait notamment été interpellé pour conduite en état d'ivresse. Sur réquisition du parquet, la justice avait décidé de suspendre son permis pour quatre mois. Un "rendez-vous" judiciaire était fixé le 12 septembre prochain pour appliquer cette décision.

29/08/24 - 14:42 - Le suspect fortement alcoolisé lors du drame

Le suspect qui a tué le gendarme aurait été retrouvé très alcoolisé. Il a subi un dépistage d'alcoolémie lors de son interpellation, soit huit heures après les faits. Le taux affiché était important : 1,09 gramme d’alcool par litre de sang, sachant qu'il est interdit de conduire avec un taux supérieur à 0,5 gramme par litre de sang. Ce chiffre était donc vraisemblablement encore plus élevé lors de la collision. Pendant sa garde à vue, le suspect a avoué avoir "consommé de l'alcool" avant de prendre le volant.

29/08/24 - 10:11 - De nouvelles précisions sur les images

Sur les images de vidéosurveillance, que Le Figaro a consultées, deux gendarmes se tiennent sur la chaussée à droite et vérifient les papiers d'un conducteur. Pendant ce temps, deux autres militaires s'avancent au milieu de la voie, le plus avancé des deux est Éric Comyn. Il manifeste bien sa présence. Phares allumées, la berline lui fonce pourtant dedans. L'adjudant est projeté sur plusieurs mètres et s'écrase au sol. La voiture quitte ensuite le champ de la caméra.

29/08/24 - 08:54 - Le suspect a-t-il accéléré juste avant de percuter le gendarme ?

Les images de vidéosurveillance suggèrent davantage que le véhicule n'a pas ralenti et aurait même plutôt accéléré en se déportant sur la droite. Un tel drame n'est pas le premier de la sorte. "On met tous les moyens pour nous protéger, pour faire ces contrôles en sécurité. Mais malheureusement on a encore certains comportements qui blessent une centaine de gendarmes chaque année ou qui vont tuer nos camarades", a déploré Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie nationale, auprès de BFMTV.

29/08/24 - 08:35 - Des images de vidéos de surveillance dévoilées

Des images du drame, authentifiées par BFMTV, ont été révélées. Elles montrent le chauffard qui a tué le gendarme Éric Comyn lors d'un contrôle routier le lundi 26 août. Tout s'est déroulé en quelques secondes. Sur les images, les gendarmes portent un gilet fluo, étant donc identifiables, et procèdent à des contrôles quand soudain une berline se déporte sur la file de droite et percute le gendarme de plein fouet. La voiture poursuit sa route. "Sur ces images, on n'a pas l'impression que le véhicule ralentit, bien au contraire: la trajectoire reste assez rectiligne", suggérant davantage une accélération qu'une décélération, selon Guillaume Farde, consultant police-justice de BFMTV. Le suspect s'est défendu en assurant ne pas avoir vu le gendarme et avoir été "pris de panique". 

28/08/24 - 22:49 - Les images de vidéosurveillance cruciales dans l'enquête

Elles devraient permettre de faire un peu plus la lumière sur le drame qui a coûté la vie à Éric Comyn, un gendarme de 54 ans, percuté lors d'un refus d'obtempérer. Les caméras de vidéosurveillance qui ont filmé les faits doivent servir de preuves dans le dossier, alors que le suspect, un homme de 39 ans multirécidiviste pour des infractions routières a été mis en examen ce mercredi et placé en détention. Sur les images, on peut ainsi voir le déroulé d'un contrôle routier tout à fait banal. Les gendarmes sur le bord de la route font signe à une voiture noire de s'arrêter. Se déportant de la voie de gauche à celle de droite, avant de percuter de plein fouet Éric Comyn et de prendre la fuite sur l'autoroute.

28/08/24 - 21:25 - Le suspect mis en examen et placé en détention provisoire

Arrêté par les forces de l'ordre quelques heures après avoir mortellement percuté par un gendarme sur l'autoroute, l'homme mis en cause dans cette affaire a été mis en examen pour "meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "refus d'obtempérer" et placé en détention provisoire, révèle BFM Nice Côte-d'Azur. L'homme, un "délinquant de la route" multirécidiviste avait été testé positif à l'alcool après son interpellation.

28/08/24 - 21:15 - L'extrême droite saluent les "mots bouleversants" de la veuve d'Éric Comyn

La veuve d'Éric Comyn avait indiqué son souhait que ses propos ne soient pas récupérés "à des fins politiques". Il n'en est finalement rien. Après sa prise de parole à Mandelieu-la-Napoule ce mercredi lors de laquelle elle a indiqué que la France "avait tué son mari", Jordan Bardella, le patron du Rassemblement national a évoqué des "mots bouleversants" sur X. Et d'ajouter : Arrêtons de tolérer ceux qui pourrissent la vie des Français, expulsons les délinquants et criminels étrangers." Présent à la cérémonie d'hommage, Éric Ciotti a de son côté évoqué un propos "fort" et "puissant" de l'épouse d'Éric Comyn. "On sentait à la fois son extraordinaire courage et dans ce moment d'émotion immense faire en sorte qu'il soit utile", a-t-il indiqué. Quant à Éric Zemmour, le président de Reconquête a estimé sur X que les mots utilisés ont "résonné.avec une justesse poignante" et fustigé les politiciens, qui par "leur insuffisance et leur idéologie, laissent des Français mourir".

28/08/24 - 19:51 - Pour Olivier Dartigolles, des dirigeants de LFI "ont une responsabilité politique"

Deux jours après la mort d'Éric Comyn, un gendarme tué dans l'exercice de ses fonctions sur l'autoroute A8 à Mougins, le chroniqueur politique Olivier Dartigolles a estimé dans l'émission On marche sur la tête de Cyril Hanouna sur Europe 1, que certains dirigeants de La France insoumise ont "une responsabilité politique" dans ce drame. "Quand vous dites "la police tue", bien évidemment ça participe au climat", a-t-il indiqué.

28/08/24 - 16:22 - "La France a tué mon mari" : le discours choc de l'épouse d'Eric Comyn

Un hommage a été rendu à Eric Comyn, le gendarme décédé lundi soir après avoir été percuté lors d'un refus d'obtempérer, ce mercredi 28 août à Mandelieu-le-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, où il travaillait depuis de nombreuses années. La veuve du militaire s'est exprimée durant la cérémonie et a tenu un discours remarqué : "La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance", a-t-elle lancé en préambule.

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