Marseille : des violences policières dissimulées par la police nationale ?

Marseille : des violences policières dissimulées par la police nationale ? La ville de Marseille a ouvert une enquête administrative visant le centre de supervision urbain, qui centralise les images de vidéosurveillance. Un cas de violence policière aurait été sciemment dissimulé par les agents.

Un ancien opérateur vidéo au centre de supervision urbain (CSU) de la police municipale de Marseille a décidé de porter plainte contre sa hiérarchie, rapporte BFMTV. Pendant cinq ans, Sébastien Florenti était en charge d'analyser la vidéosurveillance de la ville, et de signaler tout fait tombant sous le coup de la loi. Un rôle indispensable pour les agents sur le terrain. Interrogé par la chaîne d'information en continu, l'ancien employé affirme que ses collègues ont "fermé les yeux sur des violences commises par des policiers en mai 2023".

A l'époque, l'ancien opérateur aurait vu sur l'une des caméras un homme, visiblement éméché, être battu par des policiers. Décrivant les images de vidéosurveillance, il raconte : "on les voit donner des coups à un individu. Il tombe au sol et un second policier va lui remettre des coups". "Et là, on a [un agent du] CSU, qui au lieu de surveiller des faits, prend le contrôle de la caméra et va la braquer ailleurs", assure l'ancien opérateur" ajoute-t-il accusant un agent d'avoir volontairement changé l'angle de vue de la caméra pendant l'agression.

"Les agents du CSU cautionnent"

L'attitude des employés du CSU de Marseille est dénoncée par leur ancien collègue.  "Vous en avez beaucoup qui ne travaillent pas […] ils jouent aux cartes, ils font du karaoké, ils regardent des films ou des émissions de téléréalité", explique-t-il. "Ce sont des violences policières. Et les agents du CSU cautionnent. Moi, je ne veux pas cautionner cette mafia", ajoute l'ex employé. Il dit avoir subi du harcèlement après la découverte de ce qui pourrait s'apparenter à une bavure. Ce qui l'aurait contraint de se mettre en arrêt en novembre 2023. Contactée par la chaîne de télévision, la mairie de Marseille a répondu "découvrir" ces images "choquantes", indiquant qu'elle allait ouvrir une enquête administrative.

Céline Lefléfian, directrice de la Police municipale à Marseille, a répondu aux accusations de Sébastien Florenti. Si elle concède "avoir eu des remontées d'agissements au niveau du CSU quelques mois après (s)on arrivée", la directrice s'interroge sur les raisons qui ont poussé le policier à ne parler qu'un an près les faits qu'il dénonce. "Je ne comprends pas pourquoi il a gardé cette vidéo pendant un an alors qu'il connaît très bien les règles de fonctionnement et de conservation", déplore-t-elle au micro de BFMTV

Elle évoque même une potentielle affaire personnelle. "Je pense que l'on est plus sur l'instrumentalisation d'une situation personnelle et d'une vengeance personnelle, car ce monsieur n'a pas été retenu comme policier municipal", ajoute la directrice de la police municipale.