MeToo dans le cinéma : qu'attendre de l'enquête parlementaire sur les violences sexuelles ?

MeToo dans le cinéma : qu'attendre de l'enquête parlementaire sur les violences sexuelles ? Une commission d'enquête sur les violences dans le cinéma, l'audiovisuel, la publicité, l'industrie de la mode, et le spectacle vivant a été votée à l'unanimité par les députés, jeudi 2 mai.

"Je parle mais je ne vous entends pas". Plus de deux mois après le discours de Judith Godrèche aux Césars, le combat de l'actrice a été entendu. Une commission d'enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma, demandée par l'artiste, a été ouverte, jeudi 2 mai. A l'unanimité, les députés ont voté pour sa création dans le but d'analyser les violences dans le cinéma. Il faudra néanmoins attendre le 13 mai, jour de la réunion constitutive de la mission, pour que les 30 parlementaires qui participeront à cette mission soient réunis pour la première fois. "Il faut que cette commission soit menée à bien. C'était extrêmement émouvant d'entendre ces mots dans un lieu où on fait les lois, alors qu'il y a une absence de la loi sur les tournages ", a réagi Judith Godrèche après le vote.

Quels seront ses objectifs ? D'une part, il s'agira de comprendre quels mécanismes et quels manquements ouvrent la voie à des abus. De l'autre, la commission devra proposer des mesures législatives. Le secteur du cinéma n'est pas le seul concerné.  L'audiovisuel, la publicité, l'industrie de la mode, et le spectacle vivant sont aussi dans le viseur de cette mission parlementaire. "Il est temps d'arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs ", défend la députée écologiste Francesca Pasquini, à l'origine de la proposition.  

Benoît Jacquot et Jacques Doillon bientôt auditionnés ?

Les auditions devraient démarrer le 20 mai. Benoît Jacquot et Jacques Doillon, visés par des plaintes pour violences sexuelles et physiques pourraient être auditionnés, mais ces deux affaires judiciaires ne pourront pas être commentées avec les parlementaires. "Nous ne sommes pas les procureurs, encore moins les juges", estime Francesca Pasquini.

Les conclusions de la commission devraient être connues dans six mois.