Policiers morts : discours de Macron, Légion d'honneur... L'hommage national en vidéo

Policiers morts : discours de Macron, Légion d'honneur... L'hommage national en vidéo Un hommage national a été rendu aux trois policiers de Roubaix décédés dans un grave accident de la route dimanche dernier. Emmanuel Macron a présidé la cérémonie et prononcé un discours avant une minute de silence.

[Mis à jour le 25 mai 2023 à 13h42] Un bel hommage national a été rendu ce jeudi aux trois policiers décédés dans l'exercice de leurs fonctions, le 21 mai. Depuis la place d'armes de l'école nationale de police de Roubaix, ville du Nord dans laquelle travaillaient les jeunes agents, Emmanuel Macron a présidé la cérémonie et prononcé un discours en mémoire de Manon, Paul et Steven, le trois policiers décédés.

Après un échange d'une heure des familles et des collègues des victimes avec le couple présidentiel, la cérémonie a débuté vers 12h30. Le chef de l'Etat a ensuite prononcé un discours à l'honneur des trois policiers ayant un mot pour chacun des jeunes agents, pour leur engagement et pour leurs famille. La dangerosité et l'importance des missions des policiers et des forces de l'ordre ainsi que le courage de ces agents de l'Etat ont été soulignés par Emmanuel Macron. Au discours a suivi la remise de la Légion d'honneur à titre posthume à Manon, Paul et Steven.

L'émotion était palpable dans l'assemblée réunie pour assister à l'hommage et le silence a régné pendant une minute de recueil à Roubaix, mais aussi dans tous les commissariats de France. La Marseillaise a clôturé la cérémonie d'hommage.

La vidéo de l'hommage national aux policiers à Roubaix

Discours de Macron, Légion d'honneur.... Ce qu'il faut retenir de l'hommage aux policiers

L'hommage national a commencé vers 12h30 à l'école nationale de police de Roubaix avec le passage en revue des troupes et l'arrivée des cercueils des trois victimes, lesquels été tous couverts du drapeau tricolore et portés par des collégues policiers et camarades de promotion. Dans ce cadre très officiel, Emmanuel Macron a prononcé un discours en mémoire de Manon, Paul et Steven. Lors de cette prise de parole, le chef de l'Etat a eu un mot pour les victimes et leurs familles nommant pupille de la nation l'enfant qu'attendait Paul avec sa compagne. Il a également rendu hommage à leurs engagements et rappelé les risques qu'ils ont pris ou qu'ils encouraient dans leurs fonctions de service de l'Etat "pour combattre la délinquance, la violences et les trafics".

Après son discours le chef de l'Etat a décerné la Légion d'honneur aux trois policiers, une médaille remise à titre posthume à côté d'autres pour saluer l'engagement des policiers. La médaille d'or a déjà été décernée aux agents de police par le préfet du Nord le lundi 22 mai, au lendemain de l'accident mortel pour "pour acte de courage et de dévouement". Manon, Paul et Steven qui entamaient leur carrière ont également étaient promu au grade de capitaine. 

Une minute de silence a été respectée à Roubaix mais aussi dans toute la France : dans les commissariats de police, les gendarmeries, les préfectures et sous-préfectures ou encore les mairies comme l'avait annoncé le ministre de l'Intérieur, le lundi 22 mai. A l'issue de ce silence et de la minute de recueillement, La Marseillaise a de nouveau retenti en l'honneur de trois policiers.

Qui était présent pour rendre hommage aux policiers tués ?

Plusieurs centaines de personnes ont assisté à la cérémonie : des officiels tels que le chef de l'Etat ou le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de nombreux élus politiques locaux - députés, sénateurs, présidents du département du Nord et de la région Hauts-de-France, mais aussi des maires dont celui de Roubaix. Outre le cortège de représentants politiques, les états-majors de la police, de la gendarmerie et des pompiers étaient également conviés selon la Voix du Nord.

Les familles des trois victimes et tous les policiers affectés au commissariat de Roubaix figuraient évidemment dans l'assistance et de nombreux habitants des alentours ont assisté à l'hommage. Pour toutes les personnes ne pouvant assister à la cérémonie, un écran géant avait été installé sur la place d'armes de l'école nationale de police pour leur permettre de suivre les hommages.

Les hommages de la polices à ces trois agents décédés

La police nationale a plusieurs fois rendu hommage aux trois jeunes policiers décédés dans un grave accident de la route et elle a de nouveau eu des pensées par eux ce jeudi, en amont de la cérémonie. Dans plusieurs tweet, la police a honoré la mémoire des agents qui entamaient tout juste leur carrière. Les trois gardiens de la paix faisaient partie de la police du quotidien et avaient été élèves policiers à l'école nationale de police de Roubaix, où se tient la cérémonie d'hommage ce jeudi.

Ce qu'il faut savoir sur la mort des policiers à Villeneuve d'Ascq

Que s'est-il passé à lors de l'accident de Villeneuve d'Ascq ?

L'accident mortel qui a ôté la vie à trois jeunes policiers et à une autre personne a eu lieu tôt dans la matinée du dimanche 21 mai sur une bretelle d'accès de la RD700, au niveau de Villeneuve d'Ascq, dans le Nord. La voiture de police "circulait de façon tout à fait normale avec son gyrophare allumé" et sans le deux tons a indiqué le directeur de la police nationale, Frédéric Veaux, qui a également formulé l'hypothèse que le second véhicule, une Alfa Roméo, roulait à contre-sens. Une théorie confirmée par la procureure de la République lors de la conférence de presse du 22 mai. La voiture circulait dans le mauvais sens et avec un compteur de vitesse bloqué "au dessous de 120km/h", sur une route limitée à 90km/h, cela peut expliquer la force du "choc frontal" entre les deux voitures et la mort des trois policiers et du conducteur du véhicule civil. La vitesse et l'identité du conducteur du véhicule de police doivent encore être déterminées.

Le procureure Carole Etienne est également revenu sur la conduite du conducteur civil qui, selon les résultats de l'analyse toxicologique, était positif au cannabis et présentait un taux d'alcool de 2,08g. Le conducteur n'était pas au téléphone au moment du choc.

Qui sont les policiers décédés à Villeneuve d'Ascq ?

Quatre personnes sont mortes dans l'accident, dont trois policiers. Steven, Paul et Manon avaient 25 et 24 ans et tous démarraient leur carrière dans la police. Les deux jeunes hommes étaient membres du commissariat de Roubaix depuis deux ans, tandis que Manon sortait d'école depuis moins d'un an et devait bientôt être titularisée à la brigade équestre de Lille. Steven était un jeune père de famille depuis onze mois et Paul attendait un premier enfant avec sa compagne, membre de la Brigade spécialisée de terrain (BST) de Roubaix.

Tous les trois formaient une équipe et remplissaient leur mission de police secours lors de l'accident. Ils accompagnaient une jeune femme potentiellement victime de viol à l'unité médico-légale pour procéder à des prélèvements nécessaires pour le dépôt de plainte et l'ouverture d'une enquête. Les trois policiers étaient respectés pour leur travail au sein du commissariat selon Arnaud Boutelier, secrétaire zonal adjoint Alliance Police Nationale des Hauts-de-France, contacté par BFMTV : "Ils étaient très bien intégrés, très appréciés de leur hiérarchie. Ils venaient d'arriver et ne demandaient qu'à travailler. Ils étaient très heureux d'être dans la police, ils avaient cette vocation, et aujourd'hui ce drame est arrivé".

Qui sont les autres victimes de l'accident de Villeneuve d'Ascq ?

Outre les trois policiers, une quatrième personne est morte dans l'accident de Villeneuve d'Ascq : le conducteur du second véhicule Alfa Roméo. Le jeune homme avait 24 ans et était déjà connu des services de police pour des faits de droit commun qui avaient notamment trait aux stupéfiants. Le passager de l'Alfa Roméo a été gravement blessé mais son pronostic vital n'est plus engagé a appris l'antenne lilloise de BFMTV, le jeudi 25 mai. Lors de l'intervention des secours après l'accident, le jeune homme aurait insulté deux pompiers mobilisés.

La dernière victime est l'adolescente de 16 ans que la police transportait jusqu'à l'hôpital. Elle avait initialement été prise en charge par les policiers en tant que victime. Les fonctionnaires de police l'amenaient faire des analyses en urgence au centre hospitalier de Lille, après "une agression sexuelle présumée". Si elle est grièvement blessée et hospitalisée, la jeune fille n'a plus son pronostic vital engagé. Au lendemain de l'accident, la procureure a précisé que l'adolescente n'était "toujours pas en état de parler".

Une enquête pour homicides involontaires ouvertes

Seulement quelques heures après l'accident de Villeneuve d'Ascq, une enquête pour homicides et blessures involontaires a été ouverte par le parquet de Lille pour déterminer les circonstances du drame. Le comportement des deux véhicules ainsi que la conduite et l'identité des deux conducteurs doivent être précisés. Lundi 22 mai, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, ont délivré les premiers éléments de l'enquête. "Les policiers n'ont pas commis de faute" selon le premier, tandis que le conducteur du véhicule civil, déjà défavorablement connu des services de police, avait une conduite dangereuse et était positif à l'alcool et au cannabis selon les premières analyses toxicologiques. Des vérifications ont été demandées pour confirmer l'état d'ébriété du conducteur décédé.