Incendie dans le Gard : le feu désormais "fixé"
[Mis à jour le 8 juillet à 23h14] "Le feu ne progresse plus", ont indiqué les sous-préfets du département du Gard. L'incendie qui enflamme le Gard et les Bouches-du-Rhône depuis le 7 juillet est désormais "fixé", a indiqué à BFMTV le colonel Olivier Tudela, chef du poste de commandement de Bessèges, qui confirme cependant rester vigilant et maintenir "un niveau de risque important". De fait, les départs de feu sont encore attisés par les rafales de vent qui soufflent à 60, voire à 80 km/h ce vendredi 8 juillet. Ce mistral est l'"ennemi absolu" des pompiers qui luttent contre la propagation des flammes, comme l'expliquait à l'AFP le lieutenant-colonel Éric Agrinier, président du SDIS du Gard. La dernière victime du vent est la commune de Sainte-Anastasie, qui signalait encore un "nouveau départ de feu de forêt" à "proximité du pont Saint-Nicolas" aux alentours de 15h. En conséquence, la préfecture du Gard a fait évacuer le site de La Baume, et le pont Saint-Nicolas", tandis que la D979 reste "fermée à la circulation". Un 4 Canadair, un hélicoptère bombardier d'eau et une centaine de sapeurs-pompiers y sont toujours déployés.
Vendredi 8 juillet, la préfecture du Gard a indiqué interdire l'accès aux massifs forestiers soumis à obligation légale de débroussaillement, en raison du risque majeur d'incendie. La présence des personnes et toute autre forme de circulation, même piétonne, est interdite, et ce, jusqu'au lundi 11 juillet. L'amende pour ce type d'infraction s'élève à 750 euros. La ville de Nîmes a aussi pris la décision de fermer au public sept espaces naturels et d'annuler le feu d'artifice du 14-Juillet. Celui-ci devait être tiré depuis les Jardins de la fontaine et est donc annulé. Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a déclaré que "les circonstances actuelles, avec le risque majeur de nouveaux départs de feu, nous obligent à la prudence et à la responsabilité."
Jeudi 7 juillet, 700 sapeurs-pompiers ont été requis pour lutter contre l'incendie ; 200 autres sont venus en renfort ce 8 juillet, sans oublier les 200 véhicules, mais aussi les largages aériens fréquents de la part d'avions Dash de la Sécurité civile. Ils sont finalement (presque) venus à bout des flammes qui auraient déjà détruit 600 hectares, d'après le lieutenant-colonel Laurent Joseph interrogé par BFMTV ce 8 juillet. Les secours parlent de cet embrasement comme d'un "méga-feu", terme habituellement employé aux États-Unis ou en Australie, où de vastes incendies frappent régulièrement les grands espaces. Dans cette intervention pour sauver la faune et la flore du Gard, 18 sapeurs-pompiers ont été blessés le 7 juillet, comme l'a rapporté ce matin sur BFMTV Caroline Cayeux, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales.
Émission spéciale incendie sur @bleugardlozere ! Bordezac: entre 400 et 500 hectares touchés. Dimportants moyens terrestres et aériens sont engagés pour faire face. Restez chez vous. Ne vous déplacez sur les lieux dincendie. Ne gênez pas les secours. Écoutez la radio. pic.twitter.com/ZN8LWuVLvT
— Sapeurs Pompiers du Gard (@pompiersdugard) July 7, 2022
Quelles sont les origines du feu ?
Jeudi 7 juillet, le département du Gard s'est enflammé. Aux alentours de 17h, le feu s'est déclenché dans le hameau de Bordezac, situé au Nord d'Alès : il s'est ensuite déployé jusqu'au secteur de Bessèges. Que ce soit par sécheresse ou par le souffle d'un fort mistral -l'origine n'ayant pas encore été déterminée- les départs de feu se sont multipliés, jusqu'à devenir incontrôlables : on en a enregistré plus de 30 dans la journée. D'après le lieutenant-colonel Éric Agrinier, porte-parole du SDIS du Gard, le 8 juillet, dans le département du Gard "entre 11h30 et 20 heures, nous avons enregistré plus de 30 départs de feu, dont 12 entre 16 et 18 heures. C'est une activité intense qui relève de l'exceptionnel", a-t-il expliqué sur BFMTV. Face aux 600 hectares de végétation brûlés, 180 engins de lutte sont engagés. "Le bilan humain, c'est 0 victime. C'est un miracle", a conclue Eric Agrinier.
Déjà à la mi-juin, les incendies se sont enchaînés dans le Gard, avec 51 départs de feu signalés au service départemental d'incendie et de secours du Gard (Sdis 30) du 11 juin. Au total, ces incendies avaient nécessité la mobilisation de 588 sapeurs-pompiers et de 172 véhicules. Les sapeurs-pompiers du Gard avaient alors rappelé que statistiquement, 90% des incendies sont d'origine humaine. "L'activité humaine est la principale cause de déclenchement d'incendies : 90% des départs de feu relèvent du fait d'une activité économique (chantiers de BTP, activités agricoles...) ou bien d'une activité du quotidien (mégots de cigarettes, barbecues ou feux de camps). La moitié de ces feux d'origine humaine sont dus à des imprudences et à des comportements dangereux, aussi bien de touristes que de riverains", avaient-ils rappelé sur les réseaux. Pour l'incendie de ce début juillet en revanche, aucune cause n'a encore été clairement identifiée. Une enquête va être ouverte par le procureur pour déterminer les origines de ce "méga feu".
Retour PHOTOS sur l'incendie de Générac ! Courage et force à nos soldats du feu du Gard et d'ailleurs.
— Sapeurs Pompiers du Gard (@pompiersdugard) July 8, 2022
En savoir plus sur les feux dans le Gard, point de 7h: https://t.co/DEy11ssmxy... pic.twitter.com/Z8p8tIwAmz
Quelles mesures ont-elles été prises pour lutter contre l'incendie ?
Face à l'ampleur de la catastrophe, des mesures ont déjà été prises. Elles concernent d'abord les renforts : les pompiers du Gard ont pu compter sur le soutien des colonnes venues des départements voisins : au total, ils étaient 700 soldats du feu et sauveteurs déployés le 7 juillet, comme le précisait un tweet de la sécurité civile. Ils ont également été aidés par l'intervention de 7 Canadair, 3 Dash, 2 Beech ainsi que le Dragon 131 qui ont repris leurs rotations aériennes vers 6h30 ce matin. Ce vendredi, le nombre d'agents en intervention avoisine les 900.
Niveau recommandations à la population, dans le Gard, la préfète s'apprête à prendre un arrêté interdisant les feux d'artifice prévus pour le 14 juillet par "mesure de précaution", a également rapporté Caroline Cayeux. À Bordezac plus précisément, les habitants "doivent rester confinés" à domicile, a indiqué la préfecture du Gard ce vendredi dans un communiqué, dans la mesure où le feu est encore actif. Pour "réduire le risque de nouveaux départs de feux", la préfète du Gard vient en outre d'interdire l'accès aux massifs forestiers du département, sous peine d'une amende de 750 euros. La mesure s'appliquera au moins jusqu'au 11 juillet. De la même manière, la RD51 (sortie nord) et la RD184 (accès nord) restent fermées. À Générac en revanche, dans le sud du département, le feu est définitivement "fixé" : l'information avait été transmise par les sapeurs-pompiers du Gard sur Twitter : "100 pompiers du Gard et 30 engins sont toujours déployés sur ce feu qui est fixé, mais restera sous surveillance toute la journée", peut-on lire sur leur compte.
Cette journée était à risques pour les départs d'incendie et malheureusement cela se confirme au fil des heures. Plus de 400 @Pompiers_13 sont mobilisés sur des feux près d'Arles, au Puy-Sainte-Réparade et dans le secteur de Martigues. Soyez vigilants et informez-vous. pic.twitter.com/N4WKT1eAI3
— Martine VASSAL (@MartineVassal) July 7, 2022