Olivier Dubois : le journaliste enlevé au Mali s'exprime dans une vidéo
Correspondant au Mali pour le journal Le Point depuis 2015, Olivier Dubois a été enlevé depuis le 6 avril dernier à Gao par un groupe terroriste affilié à al-Qaida au Maghreb islamique. C'est à travers une vidéo, filmée et diffusée par les ravisseurs, que le journaliste français confirme son enlèvement. Un responsable aux Affaires étrangères françaises à Paris a confirmé à l'AFP et France Info la "disparition" d'Olivier Dubois. "Nous sommes en contact avec sa famille ainsi qu'avec les autorités maliennes. Nous procédons aux vérifications techniques d'usage".
Dans cette vidéo de 21 secondes, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, le GSIM, principal groupe djihadiste au Mali, revendique l'enlèvement. Sous une tente, Olivier Dubois adresse un message à sa famille et au gouvernement. "J'adresse à ma famille, à mes amis, et aux autorités françaises pour qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour les libérer", explique-t-il dans la vidéo.
Video de #OlivierDubois journaliste français enlevé à gao le 8 avril 2021 pic.twitter.com/vEKVv0L9cG
— Baye Ag mahmoud (@BayeAg1) May 5, 2021
Comment s'est déroulé l'enlèvement d'Olivier Dubois ?
Olivier Dubois est à ce jour le seul otage connu de la France, depuis la libération en septembre 2020 de Sophie Pétronin comme le rappelle le Figaro. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, demande sur Twitter que les autorités maliennes et françaises fassent tout pour obtenir sa libération. "Olivier Dubois était en reportage à Gao au Mali. Le 8 avril, il n'est pas rentré à son hôtel après le déjeuner. Ce journaliste aguerri qui travaille habituellement pour LePoint Afrique et Libération connaissait bien cette région très dangereuse de l'est du pays. Nous avons été informés deux jours après sa disparition", explique Christophe Deloire. "En concertation avec les rédactions qui l'emploient habituellement, nous avons pris la décision de ne pas rendre publique cette prise d'otage, afin de ne pas entraver une éventuelle issue positive rapide."
Sur France 24 le journaliste Wassim Nasr a donné plus de détails sur les circonstances de l'enlèvement. "Ça s'est passé à Gao-ville, il a été piégé, en lui faisant miroiter une interview avec un commandant djihadiste local […] Il a été sorti de la ville de Gao le 8 avril dernier, il y a un mois, ce qui explique le silence pendant un mois […] On ne savait pas s'il était vraiment en train d'être amené pour faire cette interview ou faire celle d'un commandant plus important […] ou s'il avait le statut d'otage ".
Libération, l'un de ses employeurs affirme avoir refusé qu'Olivier Dubois fasse cet interview. "Fin mars, il avait proposé à Libération d'interviewer de vive voix un chef du Jnim, dans la ville de Gao. Olivier a de solides contacts dans la sphère jihadiste, certains qu'il connaît depuis des années. Ceux-ci se portaient garant de sa sécurité. L'homme qu'il voulait rencontrer, Abdallah Ag Albakaye, est un lieutenant de l'organisation islamiste armée, intermédiaire dans la hiérarchie, actif dans la zone de Talataye. Libération avait néanmoins refusé l'interview. Trop risquée."
Qu'est ce que GSIM ?
Le GSIM (le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) est né en 2017 de l'agrégation de plusieurs groupes djihadistes sous l'autorité de Iyad Ag Ghali, un chef touareg omniprésent au Mali depuis le début des années 90, le GSIM a prêté allégeance à Al-Qaïda. Jusqu'à en devenir une des filiales les plus actives. C'est ce groupe qui avait revendiqué également l'enlèvement de la Française