Crash de Barcelonnette [LIVE] : suivez notre direct
L'incertitude règne toujours sur les causes de l'accident aérien qui a touché le vol 4U 9525, tandis que les recherches ont été stoppées par la nuit. Les premières photos et vidéos du crash de l'appareil de la compagnie low-cost German Wings montrent que le choc contre les roches des Alpes a été d'une violence inouïe. Le crash de cet Airbus A320 a eu lieu peu avant 11 heures du matin ce mardi, dans une zone montagneuse des Alpes-de-Haute-Provence, près de Barcelonnette. L'appareil transportait 150 personnes entre Barcelone et Düsseldorf. Le président de la République, François Hollande, a indiqué qu'il n'y avait probablement "aucun survivant" parmi les passagers ou l'équipage.
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Plus de 600 gendarmes et pompiers sont mobilisés, mais les recherches ont cessé avec l'arrivée de la nuit. Une dizaine d'hélicoptères ont survolé mardi après-midi les lieux du crash, qui sont extrêmement inhospitaliers. Bernard Cazeneuve a confirmé à la presse qu'une des boites noires de l'appareil avait d'ores-et-déjà été retrouvée. Le Bureau enquête accident (BEA) a d'annoncer l'ouverture d'une enquête. Selon le député Christophe Casténer, qui a survolé la zone : "l'avion est totalement détruit". Il précise a BFM-TV : "on voit des débris d'hommes, de femmes, d'enfants". Il y avait 150 personnes à bord de l'avion : la plupart sont de nationalité Allemande, Espagnole et Turque, a confirmé German Wings. Le journal La Provence indique qu'aucune habitation n'a été touchée au sol.
Les premiers éléments sur les circonstances de l'accident nous parviennent. Le crash d'avion à Barcelonnette a eu lieu à plus de 2 000 mètres d'altitude, dans un lieu très enneigé du massif des Trois-Evéchés : trois heures de marche sont nécessaires pour se rendre sur place. Une quarantaine de minutes après son décollage, au-dessus d'Aix-en-Provence, l'avion a perdu de l'altitude et de la vitesse, à un rythme de 3 000 pieds à la minute : un scénario qui pourrait laisser penser à une tentative d'atterrissage d'urgence ou un problème de pressurisation. Un ingénieur du direction de l'aviation civile a donné l'alerte vers 10h30, après une "perte radio". Le contrôleur aérien a également constaté que l'appareil déviait de sa trajectoire. Un avion de chasse a décollé pour escorter l'A320, par crainte d'une attaque terroriste. Le dernier signal de positionnement de l'avion German Wings a été reçu à 10h47, moment probable de l'accident. Un hélicoptère de la gendarmerie a vu une colonne de fumée dans la zone à 11h15, selon Le Figaro. Il n’y a eu aucun contact avec l’équipage, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps.
Un membre de l'équipe de secours, cité par le journal La Marseillaise, décrit le lieu du crash : "Tout est pulverisé. On ne distingue plus de forme d'avion ni de corps". Un témoin, cité par La Provence, raconte sa vision des évènements : "Je n'ai pas vu grand-chose, peut-être pendant 2 ou 3 secondes. L'avion volait très bas - je ne sais pas peut-être 1 500, 2 000 mètres. C'était impressionnant, il avait l'air de baisser. Je me suis dit : 'Il ne passera pas les montagnes'. Je n'ai pas entendu de bruit particulier". Un habitant de Vernet, où l'avion s'est écrasé, a raconté avoir vu les débris : "J'ai conduit une douzaine de gendarmes vers les lieux du crash, dans le col de Mariaud. De là-haut, j'ai pu voir les débris. Il ne fait aucun doute pour moi, l'avion a tapé la falaise". Le parquet de Marseille vient d'ouvrir une enquête.
EN VIDEO - Témoignages et images des débris donnent la mesure de l'ampleur du drame.
L'appareil, âgé de 24 ans, était l'Airbus A320-211 nommé "Mannheim" : il avait été mis en service en février 1991. Des avions du même type s'étaient écrasés en 1988 lors d'un vol de démonstration à Habsheim (Haut-Rhin) et en janvier 1992 au Mont-Saint-Odile (Bas-Rhin). Le dernier check-up de l'avion a été réalisé en mars 2015 à Düsseldorf, par les équipes techniques de German Wings, a indiqué le patron de la compagnie dans une conférence de presse. Le capitaine de l'appareil avait plus de 6 000 heures de vol et dix ans d'expérience au sein de Lufthansa et German Wings. Les conditions météo étaient idéales au moment du crash, mais se sont dégradés mardi après-midi, rendant les secours plus difficiles. Les lieux ont été "gelés" (accès interdit). Le Bureau enquête accident (BEA), ainsi que des experts d'Airbus, vont décortiquer les circonstances du crash. Bernard Cazeneuve a confirmé qu'une première boite noire avait été retrouvée sur place, mais on ne connaît pas encore son contenu (enregistrement des discussions à bord, paramètres...).
Les secours s'organisent à présent autour de la commune de Seyne-les-Alpes, où un poste médical avancé et une chapelle ardente ont été établis. 120 pompiers des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse sont venus renforcer les moyens déployés dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le "plan blanc" a été déclenché à l'hôpital de Digne, afin de secourir d'éventuels blessés. La gendarmerie nationale recommande de ne pas approcher du lieu de l'accident. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal se sont rendus sur place dans l'après-midi. Selon les gendarmes, dégager les corps pourrait prendre "des jours" en raison de chutes de neige à venir. Les restes de l'avion s'étalent sur 2 km2 et les plus gros débris mesurent 1 mètre. Le ministère de l'Intérieur a mis en place un numéro vert a destination des proches des victimes : 0800 00 97 85.
150 personnes se trouvaient à bord de l'Airbus A320. Le chiffre de 142 passagers et 6 membres d'équipage avait été annoncé dans un premier temps. Parmi les victimes, on trouverait 67 Allemands (selon German Wings) et 48 Espagnols. Seize des passagers étaient des adolescents, élèves d'un lycée de Halter, une vingtaine de kilomètres au nord d'Essen. Deux bébés se trouvaient également à bord. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a indiqué que son pays avait mis en place une cellule de crise et un numéro d’information d’urgence. Il a également parlé au téléphone avec la chancelière Angela Merkel, qui se rendra demain sur les lieux de l'accident. Le premier ministre espagnol Mariano Rajoy s'est dit "consterné" par l'accident. Le roi d'Espagne a interrompu sa visite officielle en France. Felipe IV s'est rendu au ministère de l'Intérieur à 15h30 pour suivre les recherches et a quitté Paris en direction de l'Espagne.
L'accident le plus meurtrier ayant eu lieu sur le sol français est celui du vol 981 de la Turkish Airlines. Le 3 mars 1974, le DC-10 de la compagnie turque s'était écrasé dans la forêt d'Ermenonville, près de Senlis, causant la mort de 346 personnes. Le crash du Concorde, en 2000, avait fait 113 morts (dont 4 au sol). Deux autres Airbus A320 se sont écrasés dans l'Hexagone. Le premier accident avait eu lieu en 1988 à Habsheim, lors d'un vol de démonstration. 3 personnes avaient été tuées. Quatre ans plus tard, un avion du même type le vol 148 d'Air Inter s'était écrasé sur le Mont-Saint-Odile, en Alsace. 87 passagers et membres d'équipages avaient été tués.