Quel est l'âge idéal pour arrêter ses études et avoir un travail bien payé ?
Avec les générations, les études sont devenues de plus en plus longues. Aujourd'hui, un peu moins d'un quart de la population de 25 ans ou plus dispose d'un diplôme de niveau supérieur à au moins bac +2, selon les données de l'INSEE en 2022. Auparavant, les fins d'études précoces étaient beaucoup plus courantes. Les nouvelles exigences sont-elles ensuite porteuses sur le marché de l'emploi ?
La Direction de l'animation de la recherche des études et des statistiques du ministère du travail a publié une étude le 28 mars dernier pour faire le point sur l'évolution de l'âge de la sortie d'études en corrélation avec ses effets sur l'insertion dans le monde du travail. Elle pose d'abord le constat que les personnes nées en 1935, soit avant-guerre, sont sorties de manière précoce du système scolaire, elles travaillaient souvent avant 17 ans. 40 ans plus tard, en 1975, l'âge moyen de fin d'études est monté à 21 ans. Le niveau est à peu près semblable depuis.
Cela s'explique notamment par la prolongation de l'obligation d'aller à l'école jusqu'à 16 ans en 1959 et par le développement de formations professionnelles et plus courtes dès la troisième. Les générations nées à partir de la fin des années 1970 vont majoritairement jusqu'au bac ou diplôme équivalent au minimum (70%).
Lequel de ces deux modèles apportent alors le plus d'avantages au niveau de l'insertion professionnelle ? Selon l'étude, "une sortie précoce du système scolaire pourrait apporter un avantage à court terme sur l'insertion à un âge donné, par rapport aux sortants plus tardifs, du fait d'une ancienneté plus longue sur le marché du travail, mais ce n'est pas le cas. À tous les âges, les personnes sorties tôt du système scolaire ont un taux d'emploi inférieur à celui des personnes sorties plus tard".

Ainsi, plus de la moitié des 17-19 ans ayant arrêté les études se retrouvent les deux années suivantes au chômage ou inactifs alors que 75% des personnes qui ont terminé leur cursus à plus de 20 ans ont trouvé un emploi dans les deux premières années suivant leur sorties d'études dont 40% en CDI.
Deuxième critère qui est aussi à prendre en compte : le salaire. Une véritable disparité salariale est observable selon la durée des études. Les salariés qui ont aujourd'hui entre 35 et 45 ans sont davantage cadres que ceux qui ont fait moins d'études, un statut qui offre un salaire plus important. Entre 35 et 45 ans, 47,6 % des personnes ayant achevé leurs études initiales à au moins 23 ans sont cadres supérieurs. A l'inverse, seulement 5,7% de ceux qui se sont arrêtés dès la majorité ont ce type de poste autour de la quarantaine.
Autre remarque intéressante : pour ceux qui ont fini leurs études à 22 ans, la part de cadres est deux fois moins élevée que pour ceux qui sont allés jusqu'à 23 ans ou plus. Les études jusqu'à au moins 23 ans apparaissent donc, selon l'étude, comme l'idéal pour atteindre de telles fonctions et potentiellement des revenus plus élevés.