Affaire abbé Pierre : quelle suite possible pour les victimes
Il a fallu plusieurs dizaines années aux victimes de l'abbé Pierre pour oser parler de leur souffrance. Malheureusement, au moment où les langues se sont déliées, le délai de prescription était dépassé pour ces faits présumés de viols et d'agressions sexuelles, parfois commises sur des mineurs. Il est également dépassé pour les faits de non-dénonciation du prêtre. Alors, comment les victimes, qui resteront toujours dites "présumées", peuvent obtenir justice ?
L'une d'entre elle a fait une demande d'indemnisation auprès de l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation, chargée des réparations face aux violences sexuelles au sein de l'Église, rapporte Franceinfo. À défaut d'être reconnu victime par la justice, il pourra l'être pas cette instance si l'indemnisation lui est bien accordé. Selon Franceinfo, il s'agit d'un adolescent, aujourd'hui devenu adulte, qui accuse l'abbé Pierre d'"attouchements suivis d'un acte de pénétration", soit un viol et une agression sexuelle, survenus au début des années 80 alors qu'il était âgé de 13 ans.
La Fondation rejette son nom
La Fondation fondée par le prêtre et certains de ses proches en 1987 ne souhaite plus être associée à son nom. Les agissements supposés d'Henri Grouès, de son vrai nom, mort en 2007, ne seront pas reconnus pas la justice, mais l'organisme a fait des démarches pour changer de nom. Elle se nomme officiellement "Fondation pour le Logement des Défavorisés" depuis le 25 janvier.