La Bible totalement remise en cause par une minuscule découverte en Egypte

La Bible totalement remise en cause par une minuscule découverte en Egypte Une découverte archéologique très récente pourrait bouleverser ce que l'on sait de la Bible.

La Bible, texte sacré de la religion chrétienne, a été élaborée sur plusieurs siècles, entre l'Ancien Testament, compilation de textes sacrés de la profession juive, et le Nouveau, récit de la vie du Christ, qui se compose des Evangiles, des lettres des apôtres et de l'Apocalypse. Elle est le résultat de nombreux assemblages et d'un travail long et minutieux de sélection. Selon les chercheurs, la version actuelle aurait été écrite entre 1200 avant Jésus-Christ et la fin du premier siècle après Jésus-Christ.

Les textes religieux sont donc très nombreux et tous ne font pas partie du "canon" biblique, c'est à dire les textes "canoniques", reconnus comme les plus anciens et donc comme des références depuis le IVe siècle (et notamment depuis 1546 et le Concile de Trente). Les autres textes dits "apocryphes" sont jugés plus marginaux voire douteux. Mais la récente découverte d'un papyrus datant de la fin du IIe siècle après J-C pourrait bien tout remettre en question. 

Ce bout de parchemin de 10 cm de long a été retrouvé en 1897 par des chercheurs britanniques dans l'ancien village grec d'Oxyrhynque, situé près du Caire, en Egypte. Il figurait parmi des centaines de fragments de papyrus semblables, comme l'a récemment expliqué Marine Benoît, l'experte en archéologie de la revue Sciences et Avenir. A l'université d'Oxford, chaque petit bout de parchemin a fait l'objet d'études et le papyrus en question, couvert d'écrits en grec ancien, vient seulement d'être examiné.

Et selon les analyses, ce papyrus "apocryphe" s'est en réalité avéré aussi vieux si ce n'est plus que les textes dits "canoniques". Il pourrait même être l'un des plus anciens extraits d'évangile à ce jour, aussi vieux voire plus que le papyrus "P52", un fragment du chapitre 18 de l'évangile selon Saint-Jean, connu comme le plus ancien extrait du Nouveau testament ! De quoi remettre en question la distinction ancestrale entre les éléments canoniques et apocryphes de l'Eglise et reconsidérer de nombreux autres écrits...

Le texte du mystérieux papyrus relate le sermon sur la montagne, déjà raconté par Matthieu et Luc : "Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?". Ce message de Jésus est bien connu : le prophète y invite les humains à ne pas s'inquiéter - "A chaque jour suffit sa peine" - et à ne pas amasser de richesses. Mais dans le papyrus retrouvé, les phrases ne sont pas les mêmes que dans les évangiles de Luc ou Mathieu. Surtout, il insiste sur le fait pour les hommes de refuser la richesse... Un message explicite qui n'existait jusque-là que dans un autre écrit... apocryphe, celui de Thomas. Une autre remise en cause de taille.